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Daïdaï
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14 mars 2012

La quiétude d'un soir d'été- Partie II

Apparremment, mon premier texte a plu a certains d'entre vous, je vous livre donc la suite, à savoir la deuxième partie, en attendant la 3ème et dernière. En espérant que le plaisir de lecture ne démentira pas!

 

Partie II

Et pourtant, est-ce qu’au fond de nous ne naîtrait pas un autre sentiment ? Comme caché derrière cette liberté, cette légèreté d’un soir d’été, il existait souvent aussi une mélancolie, parfois une angoisse.

Car nos flâneries, nos contemplations nous renvoient souvent à nous-mêmes. Quand le flot incessant des gens, des bruits se calme, s’interrompe, c’est pour laisser plus de « nous » avec nous-mêmes. Ce silence, venu de la nature quiète, incite à contempler sa solitude. Les éléments, les murs, les pierres, chacun à leur place après une journée de soleil, et nous, plantés dans le décor, à la nôtre. Laquelle ? C’est toute la question à laquelle nous renvoie cette atmosphère estivale.

Ce sentiment de méditation n’est pas le propre des nuits d’été. Nous nous remémorons souvent les soirées de notre enfance, de notre adolescence, de l’âge adulte où les angoisses, les tourments nous apparaissent plus clairement.

Mais les soirs d’été, nous ressentons plus vivement cette liberté mêlée d’un sentiment d’abandon. Nous touchons la pesanteur de l’existence et de notre condition, nous mesurons le poids de notre être et la légèreté de la vie qui passe, du souffle de l’air d’été.

Nous percevons l’isolement tragique de chaque existence individuelle, les distances incompressibles entre les êtres et les difficultés de communication qui en découlent. Et nous retrouvons la solitude et la peur qui lui sont associées : peur d’être seul, de se retrouver seul. Il s’agit même d’une peur plus profonde : celle de voir la solitude comme compagne de toujours. « On est né, on a grandi ensemble, dans les jardins d’une sous-préfecture, et c’est toi que j’allais voir, quand les grands racontaient leurs histoires, ô ma chère solitude […] Je sais que lors du dernier voyage, tu seras la seule à côté de moi »chante Jean-Louis Aubert dans sa chanson Solitude.

L’amertume de notre situation nous remonte dans la gorge durant ces soirs d’été. Abandonnés, nous ressassons ces soirs de solitude, nous nous concentrons sur cette mélancolie.

Cette angoisse reste en nous, nous habite et nous errons, écrasés par un soir d’été qui devient dès lors, étouffant, oppressant.

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